Accord de substitution : attention au droit de l’Union.
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Dans le cadre d’un transfert conventionnel des contrats, la Cour de cassation avait à se prononcer sur les effets de la substitution issue d’un accord collectif applicable à l’entreprise sortante, sur un accord collectif en vigueur dans l’entreprise entrante et mis en cause lors de ce transfert.
Pour la Haute Juridiction, l’appréciation des effets de cet accord collectif de substitution sur l’accord collectif mis en cause, devait se faire à la lumière de la directive 2001/23/CE du Conseil du 12 mars 2001, qui impose à l’entreprise entrante de maintenir aux salariés qui en bénéficient, le niveau de rémunération octroyé avant leur transfert, afin que ceux-ci ne soient pas placés du seul fait de leur transfert, dans une position globalement défavorable par rapport à leur situation immédiatement antérieure au transfert.
Cette décision, certes rendue dans le cadre d’un transfert conventionnel, risque de « chambouler » l’interprétation de l’article L. 2261-14 du code du travail dans les situations décrites par ce texte et proches du transfert légal des contrats.
La lecture de ce texte risque aussi, à l’avenir, de se faire à la lueur du texte du droit de l’Union, ce qui limiterait les effets de tout accord de substitution.
📌 Cass. soc., 6 mars 2024, n° 21-23.962.